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Panier Vide

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La toile botanique n° 86
Arbres de paradis

En suivant certains fils de la toile, vous pouvez aboutir à des jardins d’Éden plantés d’arbres étonnants.

Éden, Paradis, Hespérides… les jardins mythiques sont foison. Comme l’eau, l’arbre est un élément essentiel de ces jardins, et avec une telle constance que l’on comprend qu’il s’agit là de deux éléments primordiaux. L’eau et l’arbre, la forêt riveraine, les données paléontologiques confirment qu’elle pourrait bien être le refuge originel de notre espèce.
L’arbre auprès de la rivière a laissé beaucoup de reflets dans les mythologies d’hier comme dans le web d’aujourd’hui. Le recoupement des mythes des différentes cultures permet d’identifier les éléments des proto-cultures et de descendre ainsi jusqu’aux racines. A contrario, le surf sur l’hyper-discours du WWW permet de suivre le flux de sève montant de ces racines, jusqu’à des branches parfois étonnantes.
Ce journal de navigation, toujours aussi subjectif, vous convie à la découverte de quelques cyber-avatars des arbres de paradis.
Dans le jardin des délices croît l’arbre de la Connaissance qui permet de distinguer le bien du mal. Tout le monde le sait, ce dernier était un pommier, dont la pomme reste coincée dans la gorge des hommes [1]. Euh, pomme ou figue, pommier ou figuier ? Ou caoutchoutier [2] ? Les traducteurs de la Bible latine ont traduit « pomum » par pomme alors qu’en latin ce mot désigne en fait tous les fruits [3]. Comme le suggère l’article sur ce sujet dans ce numéro, il est bien probable que cet arbre de la connaissance était un figuier [4]. D’ailleurs, les arbres ont souvent servi de médiateurs entre dieux et hommes, comme l’illustre superbement [5] avec de belles photos dramatiques. Un des arbres illustrés est fameux, il a fait le tour du cybermonde sous la forme d’un document intitulé « el tronco tallado ». Le tronc de cet arbre extraordinaire porte des centaines de sculptures illustrant la Genèse, à découvrir en [6], mais il n’est pas facile de repérer sur le web où il pousse vraiment ; pour un indice, pointer [7].
Pour revenir au Paradis, l’« arbre de Paradis » existe. C’est un arbre de Floride [8], qui a été planté, entre autres, en Abaco, une île des Bahamas. Vous pouvez découvrir la flore de ce petit paradis en [9], en vous rappelant que le paradis est un jardin et donc un lieu de culture, pas une nature sauvage. C’est donc un peu un oxymore de dire d’un lieu sauvage qu’il est paradisiaque [10]. Dans cette veine du kitch, il y a d’autres « Paradise Tree » [11], plutôt consternants. Il vaut mieux se rappeler avec [12] que notre sapin de Noël est lui aussi un ancien « arbre du paradis ».
Autour de l’arbre de la connaissance s’enroule le serpent : cette image biblique se retrouve dans notre vie quotidienne sous la forme du caducée des médecins [13]. Le bâton d’Esculape, la baguette d’Hermès et le figuier du paradis ont donc des connexions symboliques avec bien des arbres de la connaissance. Même si beaucoup de ceux-ci ont les racines rongées par le serpent, comme Yggdrasil [14], ils repoussent de façon parfois bien inattendue. Ainsi « twitter », une nouvelle façon de « blogger » qui se développe beaucoup dernièrement, a-t-elle été comparée à un nouvel arbre de la connaissance [15].

Texte : Marc PHILIPPE

 

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