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La toile botanique n° 82
Biofotoquizz, un site pour botanistes de tous niveaux

S’exercer sur Internet pour reconnaître dans la nature et élargir sa connaissance des espèces de façon ludique grâce à un site innovant.

La biodiversité est un thème d’actualité. Sa préservation passe, entre autres, au niveau individuel, par la (re)connaissance des espèces.
D’autre part, Internet est devenu un moyen de communication et d’apprentissage incontournable.
biofotoquiz.ch a l’ambition de réunir ces deux concepts : à travers un grand choix de photos de plantes et d’oiseaux, l’internaute intéressé(e) est invité(e) à s’exercer sur Internet pour ensuite utiliser ses connaissances lors de promenades à travers prés et forêts.

Lorsqu’en 2002 Beat Rüegger, ornithologue et professeur dans une école secondaire suisse, développa un mini-quiz pour aider ses élèves en Biologie à reconnaître les oiseaux, il ne s’attendait pas à rencontrer un tel intérêt. Le jeu, créé sur Mac, passionna les enfants qui regrettèrent de ne pouvoir s’entraîner aussi à la maison sur leur PC… À l’époque, les possibilités de développer ce concept sur le web étaient très réduites voire nulles, d’autant que la photo numérique pour grand public en était encore à ses débuts ! Mais l’idée était née…
En 2006, Beat Rüegger et son épouse, Florence Rüegger-Mouze passionnée de botanique, secondés par Hans Egg, professeur d’informatique du collège, participèrent à un concours lancé par l’Office fédéral suisse de la formation professionnelle et de la technologie. Cette première phase du projet s’est terminée au printemps 2007 avec environ 2 500 images d’oiseaux et de plantes (niveau débutant du Biofotoquiz actuel).
On parle beaucoup en Suisse, actuellement, des lacunes du grand public dans la reconnaissance des espèces. Certains biologistes ou étudiants en sciences de la nature même, tout en ayant une connaissance approfondie de phénomènes biologiques complexes, ne savent pas distinguer avec certitude un lamier tacheté d’une épiaire des forêts… Or, on ne protège bien que ce que l’on connaît…
Persuadés que leur projet pouvait se développer et s’adapter au plus grand nombre, les trois initiateurs se sont tournés vers le Musée d’histoire naturelle de leur canton : le Naturama. Ses représentants furent rapidement convaincus du potentiel du projet. Restait à trouver des partenaires financiers pour le soutenir. Certains furent aussitôt enthousiastes, d’autres au début très sceptiques et réticents. Mais tous furent séduits lors d’une démonstration des possibilités du site en septembre 2007. C’est ainsi que le projet s’est développé, sous le patronage du Naturama et avec le soutien de diverses institutions publiques, organisations de protection de la nature et donateurs privés suisses.

Le site, conçu en quatre langues, est en libre accès sur Internet. En tapant www.biofotoquiz.ch, on entre sur la page d’accueil de ce site où. il est très simple de sélectionner sujet : actuellement « plantes » ou « oiseaux ».
Sur la barre supérieure, la touche « apprendre » permet d’entrer dans le mode d’apprentissage et, là, de choisir :
- son niveau (débutant, avancé ou expert). Chacun de ces niveaux présente des séries et des espèces nouvelles mais aussi un degré de difficulté croissant pour une même espèce. Par exemple, au niveau expert, une plante pourra être présentée à un stade défleuri ce qui ne sera pas le cas au niveau débutant.
- la série à étudier.
Dans une série, chaque espèce est présentée avec certaines de ses caractéristiques et des informations sur l’image elle-même.
Les noms des espèces de plantes sont tirés de la 4e édition de la Flora Helvetica, ouvrage de référence pour le grand public en Suisse. Qui veut en savoir plus sur une plante (ou un oiseau) peut cliquer sur le lien Wikipedia.
Si l’on estime connaître suffisamment une espèce pour ne plus devoir la revoir, il suffit de choisir « ne plus montrer cette image ».
Dans le mode « Quiz », le choix des images est beaucoup plus grand que dans le mode « Apprentissage » (qui présente actuellement, en moyenne, 7 photos par espèce). Dans la plupart des séries, plusieurs centaines d’images sont ainsi disponibles pour un quiz. Les images arrivent au hasard à chaque début de quiz.
Nous trouvons quatre possibilités de jeux pour tester ses connaissances :
- « Paire » : il faut associer une image et son nom en un minimum de coups (sorte de Memory©) ;
- « 4 images » : il s’agit de cocher la ou les cases correspondant à l’espèce recherchée (il est possible qu’aucune case ne soit à cocher !).
- « Liste de noms » : 10 noms sont mis à disposition. Il faut trouver lequel correspond à l’image présentée.
- « Entrée sur le clavier »: même principe que la liste de noms (un nom/une image) mais il faut écrire soi-même le nom de l’espèce dans la langue de son choix..
En arrivant en fin de jeu, le joueur peut entrer son nom dans le classement et son score le situe ainsi par rapport aux autres joueurs.

La liste des espèces montre toutes celles qui sont incluses dans une série, dans quel niveau la plante est classée et dans quelles autres séries on peut la trouver. Ces pages ont un format qui leur permet d’être imprimées sans devoir être reformatées.
Les enseignants seront intéressés par la touche « imprimer » qui permet de composer des feuilles de travail en format PDF destinées aux élèves.
Enfin, il est possible de s’inscrire pour recevoir un numéro de login : grâce à ce sésame, l’enseignant peut créer, sur la base des quelques 6 500 photos présentes actuellement dans le site, ses propres séries auxquelles seuls ses élèves auront accès.

Les auteurs du projet ont progressé dans cette aventure pas à pas. Chaque obstacle, qu’il soit technique ou financier, a donné lieu à réflexions. Cela a commencé avec le choix des espèces incluses dans chaque groupe. Où s’arrêter, quelle nomenclature utiliser… ?
Un grand pas a été effectué lorsque la décision de ne pas limiter le quiz aux élèves a été prise. Le soutien de commanditaires et le patronage du Musée d’histoire naturelle d’Argovie ont fait beaucoup progresser le projet et son devenir dépend actuellement de nouveaux partenaires potentiels.
Les prochains groupes qui verront le jour en 2008 sont les amphibiens et les reptiles. Les séries « plantes » et « oiseaux » devraient aussi s’étendre à de nouvelles espèces et, dans le futur, aux plantes des Alpes et aux oiseaux d’Europe… Mais on peut se prendre à rêver au vu de toutes les possibilités que nous offre la nature : libellules et poissons (aussi en projet), mammifères, criquets et sauterelles, papillons, écorces d’arbres… les idées ne manquent pas !

Texte : Florence RÜEGGER-MOUZE

 


 

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