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Panier Vide

70pLa toile botanique n° 70
Quand le web fait croquer la pomme

C’est l’été, et l’une des raisons qui consolent d’avoir quitté le printemps est la venue de la saison des fruits. Parmi eux, la pomme, ce délice que nous enviaient, dit-on, les Chinois, s’amusant de notre attirance pour le litchi. La pomme est aussi une longue histoire d’amour entre un fruit et l’homme, même si elle n’a peut-être pas démarré dans le jardin d’Eden.
Témoin de cette longue histoire, une belle diversité encore méconnue malgré les efforts de nombreuses associations.
Curieux de nature, vous croisez sans doute régulièrement de ces pommiers anciens. Pour nommer les variétés, vouloir les maintenir, les connaître et échanger à leur propos, le Web peut être une ressource précieuse, d’autant que dans le cyberespace comme dans le monde de l’informatique, la pomme occupe une place spéciale.
Carnet de navigation.


Il faut d'abord savoir qu'il existe une science baptisée pomologie qui n'étudie pas que la pomme, puisqu'en latin pomum signifie en fait « fruit » en général, ainsi que « fruitier » d'ailleurs. Pour un dossier d'introduction fourni, mais clair, pointez donc
www.arehn.asso.fr/dossiers/pomologie/intro.php. L'Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie, pays où la pomme est au cœur de bien des traditions, met à disposition un B.A.-BA pomologique de bon niveau et facile à lire. L'honnêteté est poussée jusqu'à poser la question « la pomologie est-elle une science exacte ? », car, bien des spécialistes vous le diront, la pomologie est souvent difficile. L'une des difficultés est de se procurer une bonne documentation. Le site précédent offre une bibliographie au format pdf à télécharger. On peut également trouver une liste de références bien achalandée à http://perso.wanadoo.fr/fourey/croqueurs-de-pommes/biblio/pomologie.htm.

L'un des plus grands centres de pomologie en France est dans le Gard (www.bsi.fr/pnc/Data/Pomologie/pomologie.htm), où a été réunie une bibliothèque remarquable. Devenu en 2000 le Centre international de recherche pomologique et de documentation fruitière, il a développé un nouveau site (http://centre.pomologie.free.fr/CadresCif.html) où sont clairement présentés ses buts et ses méthodes, ainsi que ses publications. Mais l'un des atouts du web est de pouvoir mettre en ligne des documents rares ou peu accessibles.

C'est ce que fait, par exemple, le site de Les Crets fruits, autoproclamé « le plus important site dédié à la pomologie » (www.pomologie.com). C'est effectivement une belle ressource, pas forcément focalisée sur les variétés anciennes, avec beaucoup de liens, et même une page sur des variétés présumées disparues. Le site contient aussi une page consacrée à Jean-Claude Schaeffer, artiste pomologue, et notamment ses superbes peintures de trente-neuf variétés de poires.

Deux sites au moins proposent des outils de détermination en ligne. À http://perso.wanadoo.fr/jfb/fruit/index.html, on peut télécharger gratuitement un logiciel permettant de trouver le nom d'une variété, mais aussi visionner une présentation sur les avantages et inconvénients de différentes méthodes de détermination. Plus étonnant, on y apprend les subtilités de la greffe « à la pince à linge ».

Sur le site des Croqueurs de pommes d’Ile-de-France, groupe régional de la fameuse association des Croqueurs de pommes (www.croqueurs-idf.com/Pomologie.html), c'est par contre un extrait de la méthode de Joseph Verrier qui est mis en ligne. Ce site est par ailleurs très fourni et synthétise beaucoup d'expériences. On y trouve, par exemple, un « Protocole pour étude d’un arbre à déterminer » extrêmement intéressant et qui donne une bonne idée de la qualité de leur travail. L'association nationale, rassemblant les groupes régionaux, a également un bon site à www.croqueurs-de-pommes.asso.fr, bien informatif, mais pas spécialement tourné vers la détermination des fruits.

À http://beuillotte.ifrance.com/beuillotte/, on apprend pas mal de choses curieuses et on trouve une information sur un cd-rom de détermination des poires et des pommes basé sur la méthode Choisel.

Pour une petite pause esthétique, www.gastronomie-en-perigord.info/fruits/pomme.aspc affiche une jolie nature morte aux pommes de Cézanne. En passant, on y apprend tout sur le jus de pommes.

Pour encore plus d'émotion, on peut s'offrir des frissons bibliophiles à http://www.google.fr/search?q=pomologie&hl=fr&lr=&rls=GGLD,GGLD:2004-49,GGLD:fr&start=60&sa=N avec la reproduction de plusieurs planches anciennes de pomologie tout à fait remarquables.

L'école allemande de pomologie a été célèbre, et continue ses recherches. Pour peu que l'on maîtrise l'allemand, on peut lire à www.weihenstephan.de/ob/deutsch/forschung/kap9_1.htm une passionnante synthèse sur la domestication des pommes, leur diversité au XIXe et XXe siècles, puis l'utilisation de la chemotaxonomie pour la reconstitution de leur histoire (on compare les molécules qu'elles contiennent pour définir leur parenté).

Contempler et goûter cette diversité est agréable, mais l'érosion guette aussi, comme on peut s'en convaincre en visitant http://perso.wanadoo.fr/association.fruits.oublies/, site militant pour la sauvegarde du patrimoine local et traditionnel. Il s'agit aussi d'un outil de recherche pour la promotion d'un monde fruitier, et il y a possibilité de commander des plants.

Pour acquérir des variétés anciennes, un passage à www.pommiers.com s'impose. Coup de chapeau à ce site remarquable monté par un amateur. Le site a pour vocation la préservation de la diversité fruitière, et, pour cela, met en relation des acheteurs avec les vendeurs, pour une plus grande diffusion des variétés anciennes d'un grand nombre de fruitiers : agrumes, amandier, cassissier, cerisier, châtaignier, cognassier, figuier, fraisier, framboisier, groseillier, olivier, mûrier, myrtiller, néflier, noisetier, noyer, pêcher, poirier, pommier, prunier et vigne. On notera aussi une belle sélection d’une dizaine de liens particulièrement recommandés (mais pas tous à jour malheureusement), de la bibliographie, et des listes de manifestations ou encore de vergers à visiter.

Même avec une telle diversité des fruitiers traditionnels, on peut rester plein d'envies de découvrir. Alors, terminons par un tour sur le site de la Confrérie des planteurs de fruits rares (www.coplfr.org/accueil.html) pour faire connaissance avec l'asimine, un fruit dont on entend de plus en plus parler. Ce cousin des corossols et du chirimoya résisterait à – 20°C ! Faut-il craindre que ce travailleur immigré fasse une concurrence déloyale aux variétés anciennes des fruitiers traditionnels ? Pas tant qu'il y aura de l'amour pour les fruits, alors croquons !

 

 

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