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La toile botanique n° 92
Dis le web, l'herboristerie, c'est comment ailleurs ?

 

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L’herboristerie a un statut variable selon les pays.

L’herboristerie et les plantes médicinales éveillent beaucoup d’intérêt, et le WWW donne accès à des milliers de pages. Cette chronique a fait son chemin à travers ce foisonnement de propositions en s’articulant sur une question : « et comment c’est ailleurs ? » Alors que la situation en France est passablement confuse, comment conçoit-on formation à l’herboristerie et commerce des plantes chez nos voisins (voir un peu plus loin) ? Comme souvent, relever le nez du guidon et avoir une vision autre que franco-française est enrichissant, et l’Internet est un excellent média pour cela.
Si on veut, pour commencer, avoir une idée de la situation chez nous, on peut pointer [1]. Ce court article intitulé Aspect juridique et statut de l’Herboristerie, signé de Catherine Dumusois, était paru dans la revue de l’association « Passerelle Eco ». Plus technique, mais rendant bien compte de l’actualité de la question, le site du Sénat rapporte un échange récent (fin avril 2010) sur la question du diplôme d’herboristerie en France, entre le socialiste Jean-Luc Fichet et Mme Rama Yade, ministre de la Jeunesse et des Sports [2]. Malheureusement, il semble que la situation chez nous soit relativement bloquée.
Il faut donc aller voir ailleurs, en Suisse francophone par exemple [3]. Le droguiste-herboriste suisse est formé en quatre ans, en alternance ; ses compétences sont centrées sur les produits chimiques en général (peintures, solvants, hygiène, cosmétique etc.) et leur utilisation, ainsi que sur les plantes médicinales. Avec l’appui d’une organisation professionnelle très active et de cours de spécialisation en formation continue, le droguiste-herboriste peut validement conseiller l’utilisation de plantes et aider à l’automédication. Les Suisses germanophones aussi sont attachés à l’usage des plantes médicinales [4].
En Allemagne, le commerce des plantes médicinales est très développé, ce pays est du reste leader à l’échelon européen. La version allemande de la page Wikipédia consacrée à la phytothérapie [5] est d’ailleurs de loin la plus développée, avec beaucoup de liens. Le site Heilpflanzen-welt [6] est également très riche en informations. Si la langue de Goethe vous pose quelques soucis, pointez-donc [7] pour un brûlot en français (euh… en wallon une fois) sur « les herboristes belges du boulanger à la péripatéticienne » : un humour féroce au deuxième, voire troisième degré, mais quelques vérités bien senties aussi. Depuis avril 1999, la Belgique a adopté une législation qui reconnaît et réglemente l’herboristerie.
Au Royaume-Uni [8], en Italie et dans certaines régions espagnoles [9], des diplômes garantissent la formation d’herboristerie. Il est donc grand temps pour une harmonisation au niveau européen. Une association européenne existe d’ailleurs, L’EHTPA (European Herbal & Traditional Medicine Practitioners Association, [10]), fondée en 1993 au moment où il semblait évident que les cadres législatifs régissant l’herboristerie devaient et allaient changer. Force est de constater que ces changements ne viennent pas vite en France.

D’autres pays ont pourtant des modèles bien intéressants. C’est ainsi que la Guilde des herboristes, au Canada [11], ou son équivalent états-unien [12] montrent bien ce que peut être une vision moderne du commerce des plantes : le consommateur a la garantie de conseils compétents, de produits sains et contrôlés, et les enthousiasmes et les passions ont leur place, pour le bien-être de tous.

Texte : Marc PHILIPPE

 

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