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Les sommets et leur flore n’échappent pas au www. On peut y préparer son excursion ou prolonger l’émerveillement suscité par la flore alpine.
Quand on s’intéresse à la flore de montagne, comme pour tant d’autres choses aujourd’hui, le net est devenu une ressource incontournable, même si, comme d’habitude, le pire y côtoie le meilleur. Cette chronique présente comme de coutume une sélection subjective, essayant d’éviter les sites commerciaux, évitant aussi les classiques encyclopédies en ligne (que tout le monde connaît), évitant enfin les sites aux informations trop limitées, voire erronées. Même ainsi il reste, surtout sur un tel sujet, des milliers de pages, et il faut donc bien choisir. Si vous êtes déçus de n’y pas trouver votre propre réalisation, ou un site que vous aimez bien, veuillez nous en excuser. Par contre, si vous avez connaissance d’un site que vous souhaitez faire partager, n’hésitez pas à contacter La Garance voyageuse. Tela Botanica, le portail des botanistes francophones [1], pourra aussi, bien sûr, être intéressé.
Soumises à un intense rayonnement UV, les fleurs de montagnes synthétisent plus de pigments, et elles ont donc des couleurs intenses. Pas étonnant dès lors qu’elles inspirent particulièrement les photographes. Bien des passions sont nées là-haut, pour le randonneur couché dans l’herbe, quand dans le viseur s’encadrent une fleur éclatante et des paysages enneigés. Cela laisse des traces sur le www, avec de nombreux sites photothèques. Celle de Franck Le Driant [2] est particulièrement fournie. Mais c’est aussi un bel objet informatique, fonctionnel, permettant des recherches avec divers critères. Les Hautes-Alpes sont mises en avant, quoique quelques plantes qui ne sont pas vraiment alpines viennent y prendre racine. Curieusement la flore des Hautes-Alpes a également inspiré une autre grosse photothèque, celle de Fabrice Delie [3]. Là aussi une foison de photos, certaines très réussies. Toutes les plantes ne sont pas déterminées (ah ! les épervières !), même si elles peuvent donner de très belles photos. Le plus de ce site : certainement les pages de conseils pour la photographie.
Les montagnes marquent souvent des frontières, que les plantes ignorent joyeusement. Il serait dès lors dommage de ne pas aller voir chez nos voisins, en Espagne par exemple, la photothèque de José Quiles Hoyo [4]. Sur sa page d’accueil, on peut choisir diverses flores, par exemple celles des montagnes pyrénéennes, mais aussi de la Sierra Nevada, émerveillement garanti. Et, quant à voyager, pourquoi ne pas aller très loin, jusque dans les Andes ? Avec [5], on peut voir à quoi ressemble Aa colombiana (une orchidée), mais aussi des plantes plus spectaculaires comme les Castilleja ou les Loasa ; dommage que les photos soient un peu petites.
Une autre façon de visiter virtuellement la flore alpine des montagnes du monde est de pointer [6], le site de la station alpine Joseph Fourier, du nom de l’Université de Grenoble à laquelle elle est rattachée. Ce site est d’une richesse rare, et l’on peut y télécharger un dossier bien fait sur Comment les plantes de montagne peuvent-elles vivre dans un milieu hostile où rien n’est facile ? Cette station a un jardin alpin, au col du Lautaret, dont la visite est toujours un bon moment. Ces jardins alpins inspirent beaucoup d’amoureux des plantes, et il y a un nombre étonnant d’associations dédiées à ce thème. En France, la Société des amateurs de jardins alpins est bien connue [8], mais d’autres, comme la section « jardins alpins » de la Société Linnéenne de Lyon [9], ont aussi des programmes intéressants.
Quand il s’agit de jardins, il faut cependant bien reconnaître que les Britanniques sont forts, très forts (peut-être pour compenser la pauvreté botanique de leurs îles ?). Une fois n’est pas coutume, on peut indiquer ici un site commercial [10], celui d’une pépinière spécialisée, la Christie’s Alpine Nursery, d’une grande richesse. Il faut absolument aller voir leur galerie de photos des pavots de l’Himalaya (le genre Meconopsis, aux incroyables fleurs bleu roi) ou encore celle des gentianes. Côté amateurs anglophones, il y a aussi de très belles photothèques [11].
Pour finir, deux cyber-objets, deux ressources du web qui illustrent bien l’intérêt pour le botaniste de quitter, parfois, ses champs et forêts pour venir se mettre face à un écran. Le site Youtube met aussi en ligne des vidéos sur les plantes alpines, en l’occurrence un diaporama sur une plante étonnante, le Puya ramondii. Cette Broméliacée (famille de l’ananas) géante ne fleurit qu’une fois dans sa vie puis meurt ; mais quelle floraison [12] ! Nettement plus académique, la flore des Alpes mise en ligne gracieusement (en allemand cependant) par Thomas Götz de Constance [13]. On peut télécharger le fichier PDF (Exkursionsflora der Alpen und angrenzender Gebiete – 3,6 MB seulement pour 553 pages ! Astéracées et Monocotylédones non traitées à ce jour malheureusement). Un beau cadeau, et une bonne compagnie pour votre prochain rendez-vous là-haut, au milieu des edelweiss et des gentianes.
Texte : Marc PHILIPPE
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