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Panier Vide

La Garance voyageuse s'associe à la démarche de Planta Europa, ONG anglaise qui organise une action pour faire prendre conscience au plus large public du déclin des plantes sauvages.
En effet malgré le développement de la conscience de la valeur du patrimoine naturel ces dernières années, il est un fait reconnu que la plupart des populations d'espèces végétales sauvages continuent de régresser, pour certaines de façon alarmante.
Pour attirer l'attention sur ce point et pour que les dirigeants politiques prennent mieux en compte le désir des Européens que leur patrimoine naturel soit épargné, Planta Europa appelle les citoyens européens à voter pour les plantes dont ils regrettent la disparition.
Un site est ouvert au public, où chacun peut voter pour les plantes dont la disparition le préoccupe, parmi un choix de cinq plantes, établi pays par pays.
La Garance a participé à cette campagne en aidant Planta Europa à préparer la page de vote pour la France. Elle a sélectionné cinq espèces emblématiques dans des biotopes différents (l’edelweiss, le bleuet, le panicaut maritime, le sabot de Vénus, la jonquille) et rédigé les textes de présentation pour le grand public. Ce dernier a donc la possibilité d’aller voter pour l’une de ces espèces. Ce vote a pour objectif de sensibiliser le grand public à la préservation de la diversité floristique européenne. Les résulats du vote seront utilisés par Planta Europa pour faire pression sur les politiques européennes.
D’autre part un courrier électronique sera envoyé aux revues de jardinages, au monde apicole et aux associations de protection de la Nature, pour les informer de cette action et leur permettre de relayer cette campagne.


WUC – résultats finaux et bilan


À l'automne 2007 Planta Europa a lancé une action baptisée "Wake up Call" (WUC).
L'idée est d'inciter le grand public à voter pour une plante parmi cinq espèces relativement communes mais ayant récemment régressé. Les votants choisissent celle dont ils regrettent le plus la raréfaction. Le but est surtout de faire prendre conscience au grand public que de nombreuses espèces ont fortement régressé à l'échelle même de quelques dizaines d'années.
Les résultats du vote sont prévus pour être utilisés pour une action de lobbying aux niveaux locaux, nationaux et européen. Les pays participants doivent sélectionner une liste de cinq espèces, puis fournir pour chacune une photo et un texte court. Planta Europa bâtit le site de vote et s'engage à envoyer un bilan par pays.
Suite à un message d'Ainhoa Mendizal (AM) le 13/11/07, Marc Philippe (MP) contacte le CA le 30/11 pour savoir si La Garance s'associe au WUC en tant qu'association partenaire pour la France. Très rapidement Marc Vodovar (MV) se déclare volontaire pour assurer le suivi, et son aide efficace sera décisive. Le 5/12/07 on décide de ne pas associer les membres de l'association à l'élaboration de la liste des espèces. Bien qu'associativement très intéressante une telle démarche aurait pris trop de temps. Le 11/12 MP propose cinq textes qui sont relus et adaptés par le CA et MV. Les espèces retenues sont l'edelweiss (Leontopodium alpinum), le sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), le bleuet (Centaurea cyaneus), la jonquille (Narcissus pseudonarcissus) et le panicault des sables (Eryngium alpinum). Elles ont été choisies car relativement bien connues du public, représentant un éventail de milieux et de menaces et enfin car toutes ont fortement récemment régressé (à l'exception peut-être de l'edelweiss et du sabot de Vénus, mais là des discussions sans fin sont possibles). La campagne s'adressant au grand public, il était absolument nécessaire de rester dans les espèces "bien connues".

MV et Francis Dabonneville réunissent alors cinq illustrations. MV traduit en français la page d'accueil du site de Planta Europa, traduisant "Wake Up Call" par "Réveillez vous pour les plantes" (http://www.plantaeuropa.org/pe-raising_awareness-wuc-whatis-france.htm#top).
Le 20/12/07 MV envoie le tout à Planta Europa qui prépare le site de vote. Entretemps, contact est pris avec Tamara Le Bourg de Tela Botanica. Tela accepte de faire passer l'appel pour le WUC dans sa lettre électronique (TB actus du 17/1/2008). Christine Dabonneville envoie l'appel pour le WUC, traduit en "voter pour sauver les plantes" à une liste d’environ 200 contacts de La Garance voyageuse. Suite à cet envoi l'appel pour le WUC a été relayé par Terre Sauvage (n° février), Le Lien Horticole, Nature & Progrès, La Société Botanique de France.

Le vote sur le site de Planta Europa est possible à partir de début février 2008. Les décomptes ont été fournis par Planta Europa le 31/07/2008 :

13 février 26 février 9 avril 31 juillet
Edelweiss 17 22 33 33
Sabot 85 101 119 125
Bleuet 103 130 169 183
Jonquille 22 18 39 42
Panicault 45 58 67 74
Votes 272 329 427 459
Blancs 16 17 22 24

Les retours que La Garance voyageuse a eus sur cette action durant son déroulement sont mitigés. Beaucoup dénotaient une incompréhension : "ces plantes ne sont pas vraiment rares", "il vaudrait mieux communiquer sur des espèces réellement en danger", "le grand public est indifférent". Il faut d'ailleurs noter que, dans les résultats, la part de votes blancs est assez importante (5%).

Avec un total de 483 votes exprimés, on ne peut pas dire que l'action WUC ait eu un grand retentissement en France. Les espèces choisies sont d'abord le bleuet, messicole dont la régression est relativement bien connue, qui a déjà été le support d'autres actions, et qui détient une place particulière dans l'imaginaire collectif. Le sabot de Vénus vient juste après. Il s'agit d'un symbole classique de la "flore en danger" (même si beaucoup d'autres espèces sont beaucoup plus rares et ont un pronostic beaucoup plus alarmant effectivement) et la communauté des orchidophiles est importante en France.

Les autres résultats sont beaucoup plus anecdotiques. La campagne ayant a priori peu diffusé en dehors des cercles naturalistes on ne peut guère y attacher une valeur de plébiscite ! En ce sens on peut considérer que, en France, la campagne WUC a manqué sa cible. La raison de cet échec pourrait être structurelle. La France compte aujourd'hui 80% de citadins dont la grande majorité n'a qu'une connaissance très vague des plantes sauvages. Même à la campagne, très peu de gens connaissent les noms vernaculaires des plantes locales. Contrairement à ce que j'ai (MP) pu constater en Angleterre, en Ecosse et en Allemagne, le public "général" français a très peu de connaissance et de conscience botanique. Les gens ayant participé à la campagne sont très vraisemblablement et surtout des gens ayant déjà un intérêt pour la botanique et conscients que plusieurs espèces régressent.

Ce résultat en demi-teinte peut cependant être utilisé pour mieux cibler la prochaine campagne analogue et amène à réfléchir sur comment communiquer vers le grand public en France au sujet du monde végétal.

 

 

 

 

 

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